CONFLIT ENTRE L’ACADEMIE FRANÇAISE ET LE GOUVERNEMENT FRANÇAISE (1770-1772)

Félix Amoah Ph.D

Résumé

Le défaut très commun chez les philosophes en conquérant l’Académie, était leur manque d’intention de créer un foyer d’opposition politique. La protection, tout au moins nominale, du roi, Louis XV, était pour eux l’un des principaux avantages que conférât la qualité d’académicien. Ils étaient, sans souci, d’être mal considérés en cour comme philosophes. Mais au fil du temps, ils revendiquaient très haut le droit d’être reconnus pour des sujets fidèles, atteints par d’injustes soupçons. Singulièrement, à l’Académie ils faisaient le mieux d’éviter toute sorte d’irritation à la cour. Leur seule prétention, conformait aux statuts de la compagnie car ils n’acceptaient les ordres directs que du roi. Ils démontrent leurs sentiments, sauf à des partisans dévoués, mais dès lors qu’ils se retrouvent parmi les gens de bonne foi, ou de moral ils les reçoivent à bras ouverts. Tous leurs efforts de dominer la cour n’aboutissaient à rien, et l’élection de Marmontel à l’Académie n’eut pour la cour aucune signification blessante. Thomas, le philosophe, le penseur, prit ses libertés, accordées par le ministre Praslin, et se présentait comme frondeur. Ainsi, Voltaire le suivit et appuya sa démonstration, contre la philosophie nouvelle de son mieux. Trois mois plus tard, ayant accordé la faveur à l’Académie et ses officiers, de la représenter, à la solennité du Dauphin, le futur Louis XVI, avec l’archiduchesse d’Autriche, le conflit éclatait. En 1768, parmi les concurrents au prix de poésie se trouvait un jeune abbé de Langeac, âgé de quinze ans, fils de la maîtresse du ministre, Bachaumont; et puis d’autres qui éprouvaient des talents comme La Harpe et Rulhières de mériter ce prix de poésie ! Sans détour, Diderot conclut en ces termes: « L’Académie vient de se mettre dans la boue … en accordant le prix de poésie à une très plate d’un petit abbé de Langeac, pièce plus jeune encore que l’abbé, pièce qu’attribue à Marmontel, pièce dont la lecture la plus séduisante n’a Pu dérober la misère ». (Lucien Brunel, Les Philosophes et l’Académie Française au dix-huitième siècle, 1967, p.1 76).

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